_Bio
Je suis né et j’ai grandi dans le Territoire de Belfort. Entre forêts épaisses, vestiges fortifiés et friches industrielles, a grandi en moi depuis l’enfance une affection prononcée pour l’archéologie et l’histoire. J’ai développé depuis très jeune des aptitudes singulières à récupérer et détourner des objets. Artiste du geste et de la pratique je me suis beaucoup intéressé aux travaux de Laurent Tixador, Jean Tinguely ou encore Panamarenko. Fort de rencontres avec des artistes comme Lydie Jean-Dit-Pannel ou encore Sammy Engrammer, j’ai développé durant mes études aux beaux arts de Dijon (ENSA), une pratique conjuguant réflexions plastiques, poétiques et techniques. Baigné dans les ouvrages philosophiques tels que « Mythologies » de Roland Barthes et « l’Invention du quotidien » de Michel de Certeau, mes travaux se sont axés sur le rapport mythologique que nous entretenons avec les objets et usages du quotidien. Motivées par ces intuitions mes recherches se déclinent en deux grands champs de réflexion qui se font écho et parfois s’entrecroisent.
Sensible au son et au mouvement, une part de mon travail s’est construite dans la mise en tension entre le mécanique et le naturel. Soucieux des enjeux écologiques causés par le dérèglement climatique et les problèmes que cela pose (montée des eaux, sécheresses, etc...) Je crée des machines mettant en scène des procédés low tech détournés afin d’imiter des sons ou des mouvements présents dans la nature. Ces machines à vocation poétique brouillent les frontières entre mécanique et biologique et nous questionnent sur l’impact que nous avons sur notre environnement. Au cœur des problématiques contemporaines, les technologies Low tech me permettent de casser les barrières entre l’art, le design et l’artisanat et d’avoir une portée autant poétique que politique.
Passionné d’archéologie, une autre part de mon travail joue avec les codes de cette science pour créer des œuvres que je qualifie d’archéologie anticipative. Quelles traces laisserons-nous et comment seront-elles interprétées ? Je m’empare de ces deux grandes questions en imaginant des objets ou des lieux post-anthropocènes. J’invente des outils et leurs gestes, des artefacts et les mythologies qui les animent. Sur fond de science- fiction où s’entremêlent visions post-anthropocène et vestiges préhistoriques, je viens questionner les concepts de progrès et d’ambivalence des technologies. Pris au piège, dans des schémas disruptifs et trans-humanistes qui accélèrent la destruction de notre écosystème, ces travaux me permettent d’émettre une critique mais aussi de trouver un répit.